Congrés de Versailles

Publié le par francoise Olivier-Coupeau


Comment jugez-vous la prestation de Nicolas S a r k o z y  d e v a n t  l e Congrès ?

La première chose qui me vient à l’esprit comme beaucoup c’est « tout ça pour ça » ! Un emballement médiatique et un demi -million d ’euros dépensé pour un discours très convenu n’apportant aucune réponse concrète a u x  problèmes des Français. Ce qui compte dans notre situation, ce n’est pas le propos, c’est l’action.

Principale annonce de ce discours, le lancement d’un emprunt national pour « investir sur l’avenir ». Que pensez-vous de cette initiative ?

Quelle étrange décision au moment où la dette explose. C’est le seul moyen qu’a trouvé Nicolas Sarkozy pour rassembler les Français ? On a déjà eu les emprunts Giscard et Balladur, on sait maintenant que ce sont des prêts qui coutent très cher quand ils s’adressent aux particuliers. La France emprunte déjà énormément pour boucler ses fins de mois ; entre 2007 et 2008, la dette a augmentée de 118 milliards d’euros . Même Philippe Seguin, le Président de la Cour des comptes concède que la crise n’y est pas pour grande chose. Ce sont bien des choix politiques qui sont en cause, des choix comme celui du paquet fiscal par exemple.

Sur les retraites, la taxe professionnelle, la réforme des lycées ou Hadopi, pour ne citer que ces exemples,
Nicolas Sarkozy ne semble pas vouloir évoluer .

Comment interpréter cette rigidité ?

On est dans un régime autoritaire ! Entre Nicolas Sarkozy et le peuple, on a l’impression qu’il n’y aucun échelon. Pour nous, il y a la démocratie parlementaire, la démocratie sociale et la démocratie locale qui doivent fonctionner.
L’interdiction de débat avec le Président à Versailles était choquante en la matière. Nous exigeons maintenant que le Premier ministre de ce « nouveau gouvernement» comme l’a qualifié le président de la République, vienne devant l ’Assemblée nationale pour faire une déclaration de politique générale et accepte un débat et un vote. Si ce n’était pas le cas nous aurions la preuve que la Constitution a été modifiée par l’exercice du pouvoir de Nicolas Sarkozy. Dans les textes actuels c’est bien le gouvernement qui conduit la politique de la Nation et qui est responsable devant le Parlement, pas le Président. Nous n’aurions alors pas d’autre choix que de déposer une motion de censure pour obliger le gouvernement à enfin débattre avec nous.

Jean-Marc Ayrault,
président du groupe
socialiste à l’Assemblée
nationale
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